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L’amante et l’épouse

Les deux femmes qui ont certainement eu le plus d’influence dans la vie de Rousseau sont Mme de Warens et Thérèse Levasseur, la maîtresse et l’épouse.

Maman, Petit, Annecy et les Charmettes

« Enivré du charme de vivre auprès d'elle, du désir ardent d'y passer mes jours, absente ou présente, je voyais toujours en elle une tendre mère, une sœur chérie, une délicieuse amie »

i9Près de Chambéry se trouvent les Charmettes, son vallon boisé et les souvenirs de Jean-Jacques Rousseau à résider dans ce lieu « où l'on goûte la douceur de la vie » (Confessions Livre V). Chambéry c’est une maison, les Charmettes, mais aussi une femme, Mme de Warens, et ainsi une période d’apprentissage et de découverte de l’amour.

 


Rousseau a seize ans lorsqu’il rencontre Mme de Warens qui en a vingt huit. De cette différence d’âge naîtra des sentiments confus chez l’écrivain. Celle qu’il nomme Maman et qui l’appelle Petit incarne tour à tour la figure de l’amante et celle de la mère. Le jour des Rameaux de l’année 1728, lors de leur première rencontre, il est frappé par « un visage pétri de grâces, de beaux yeux bleus pleins de douceur, un teint éblouissant, le contour d'une gorge enchanteresse ».

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Rousseau vient de rencontrer la femme qui va occuper ses pensées durant douze années, et l’attacher à Annecy, au centre ville de Chambéry et aux Charmettes. L’image de cette femme a longtemps été magnifiée dans la littérature par l’amour que lui a porté Rousseau ; c’est le cas de Lamartine ou George Sand par exemple. Cependant, les sources nous montrent aussi une femme vénale, attirée par les intrigues.



Thérèse Levasseur
« Vous savez sûrement que ma gouvernante et mon amie et ma sœur et mon tout est enfin devenue ma femme. » (Lettre à Moultou, 10 octobre 1768)

 Thérèse Levasseur est la seule femme à qui Jean-Jacques Rousseau donne sa confiance, bien que rien ne semblât la prédestiner à tant d’égards. De son propre aveu plus attiré par les jeunes filles de la bourgeoisie, il choisit néanmoins comme compagne cette modeste et timide lingère d’un petit hôtel parisien, où ils se rencontrent en 1745 : « Je trouvais dans Thérèse le supplément dont j'avais besoin » (Livre VII). C’est à Bourgoin-Jallieu, en 1768 que Rousseau légitime par un mariage « civil » vingt-cinq années de vie commune. Cette union est essentiellement symbolique car l’écrivain dirige lui-même la cérémonie en présence du maire et de son cousin, sans la présence d’un prêtre permettant l’officialisation de leur union. Thérèse et Rousseau auraient eu cinq enfants, tous abandonnés.

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